Ce
livre est le résultat d’une décision
d’une rare violence, et
peut-être sans précédent dans
l’histoire de notre poésie. Réduire
vingt ans
d’écriture – et quelque chose comme un
millier de pages, patiemment
accumulées au cours d’une vie – à un
seul livre. Jean-Claude Schneider ne
se
contente pas de rassembler ici les
« œuvres
complètes » (en quelque
sorte) du poète essentiel qu’il est depuis au
moins deux décennies. Il se fait d’abord
la violence de les détruire,
de les amaigrir
considérablement, en les passant au crible d’une réécriture
sans concessions, résolument
décidée à n’en retenir que
l’essentiel, en quelque sorte le
sel
substantifique. Il ne s’agit donc pas –
du tout – d’une
« anthologie », même
par défaut. Tout le texte est effectivement et
profondément remanié. La succession
même des livres, des séquences, est
bouleversée. Certaines sections jadis
séparées
s’interpénètrent, se confrontent, pour
devenir ensemble « autre
chose » – un
autre texte. Et cet autre texte, ce livre-d’une-vie, sera pour le
lecteur
l’occasion d’éprouver plus que jamais la
cohérence exemplaire de cette œuvre,
l’assiduité et la continuité de son
propos*, ainsi que cette calme résolution
qui l’anime sans
discontinuer, du premier livre au dernier (à tel point
qu’il peuvent très bien,
en effet, n’en faire plus qu’un seul).
* :
« les trois temps
du poème : le temps, la langue, et
l’homme. » Cette citation
résume
parfaitement l’entreprise poétique de Jean-Claude
Schneider. Il s’agit,
obstinément, humblement, d’écrire selon
ces « trois temps »,
d’interroger leurs accords comme leurs discordances, et de
tenter par le
langage d’ouvrir un lieu, un espace – ce
« là qui reste » du
titre – où leur convergence est possible,
et signifiante, et vivante sous
l’œil du lecteur.
Seizième
volume de la collection
pire
tiré en septembre 2012
à 700 exemplaires sur Olin mat.
Format 13 x 19,5 cm, 232 pages.
20 €
Les treize premiers,
numérotés & signés par
l'auteur
au colophon,
s'accompagnent d'un dessin original au crayon de
bois sur
vélin d'Arches signé de Lawand.
(épuisé)
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Jean-Claude Schneider